Construction écologique

[Dossier] Prix et définition d’une maison bioclimatique : qu’est ce que c’est ? Combien ça coûte ?

Si vous vous intéressez à la construction, vous aurez déjà entendu ce terme, mais qu’est-ce exactement qu’une maison bioclimatique ? Quelle construction se cache derrière cette définition ? On pense bien sûr à des matériaux spécifiques, à des panneaux solaires et peut-être à l’orientation de la maison. En fait, c’est une philosophie globale de construction qui donnera un habitat bioclimatique.

 

Comprendre la maison bioclimatique

Une maison bioclimatique est un habitat confortable et économe qui va composer au mieux avec son environnement pour en tirer les avantages, pour faire ‘avec’ plutôt que ‘contre’.

Il n’y a pas UNE définition de maison bioclimatique mais plusieurs car, vous l’aurez compris, un habitat bioclimatique dans l’hémisphère nord n’aura pas les mêmes contraintes que dans l’hémisphère sud.  Idem si le bâtiment est implanté en montagne ou au bord de la Méditerranée. Sa conception est fortement tributaire de son environnement : au nord, il faut se protéger du froid une grande partie de l’année alors qu’au sud, il faut gérer les fortes chaleurs.

La conception d’une maison bioclimatique doit intégrer 4 paramètres principaux pour rendre votre habitation très peu énergivore et adaptée au mode de vie de ses occupants.

 

  1. Implantation de la maison bioclimatique

Il n’existe pas de solution universelle pour implanter une maison bioclimatique. C’est en tenant compte des réalités du territoire que le concepteur appliquera différentes options architecturales. L’idée est, en période froide, de favoriser les apports solaires alors, qu’en été, on va les limiter.

L’orientation de la maison se fait toujours par rapport au sud, car c’est cette façade qui reçoit le maximum d’ensoleillement en hiver. On veillera donc, lorsque cela est possible, à orienter le bâtiment de forme allongée dans un axe est-ouest afin d’avoir la plus grande surface de façade au sud.

En été, la quantité de chaleur transitant par le toit est très importante. Dans une région très ensoleillée, on favorisera plutôt une maison de deux étages plutôt qu’un plain-pied très étendu, cela afin de réduire les surfaces de toiture.

Mais le soleil n’est pas le seul critère à prendre en compte ; il faudra également connaître les vents dominants ainsi que les différentes zones climatiques (classées de H1 à H3) ou encore les masques solaires.

  1. Chauffage d’une maison bioclimatique

S’il est possible de réguler en été la chaleur d’une habitation bioclimatique grâce à quelques règles de bon sens, on ne peut encore pas aujourd’hui se passer de toute forme de chauffage en hiver. Bien sûr, la bonne conception de cette habitation vous permettra de faire des économies très importantes sur le budget chauffage et de limiter votre impact environnemental. Il n’en reste pas moins que, lors de la conception, vous opterez pour un mode de chauffage lui aussi adapté à la région où vous vivez. Poêle à bois, chaudière à pellets ou chaudière gaz, pompe à chaleur sont les modes de chauffage les plus utilisés.

On a coutume de dire qu’une maison bioclimatique bien conçue consommerait en chauffage entre 15 et 25 kWh/m² par an. Ce qui est tout de même 10 fois moins qu’une maison traditionnelle des années 90 !

  1. Ventilation de la maison bioclimatique

La ventilation est un point très important puisqu’une maison bioclimatique, de par sa conception, fait la chasse aux ponts thermiques, aux fuites d’air variées, à l’étanchéité mal faite… Ce type d’habitation nécessite donc une respiration bien conçue. La qualité de l’air intérieur est vitale pour la santé comme pour la durabilité du bâti. Nombre de maisons rejettent 30 à 70 % des calories produites à l’extérieur par une ventilation mal pensée.

La ventilation de la maison bioclimatique devra assurer une bonne qualité d’air et un apport en oxygène suffisant. Elle permettra aussi l’évacuation de la vapeur d’eau et l’élimination des polluants intérieurs. Plusieurs systèmes peuvent être mis en place : Vmc double flux, ventilation naturelle, Vmr (ventilation mécanique répartie) ou encore Vmi (ventilation mécanique par insufflation).

Actuellement, c’est la ventilation double flux à récupération de chaleur qui semble être la plus efficace en termes de qualité d’air, de confort et d’économies (retour des pays scandinaves depuis plus de 20 ans).

 

  1. Matériaux bioclimatiques

Il ne faut pas faire de confusion entre les matériaux écologiques et la maison bioclimatique. Même s’il semble évident que réaliser une maison bioclimatique avec des matériaux écologiques est mieux pour l’environnement et pour votre santé, de nombreuses maisons bioclimatiques sont construites avec des matériaux dits « conventionnels et non sains », tout en ayant un bilan thermique très positif et un confort excellent.

 

Combien ça coûte ?

A plan équivalent, une maison bioclimatique coûte environ 10 % plus cher qu’une maison traditionnelle. Ceci doit cependant être mis en regard avec les économies de fonctionnement réalisées sur plusieurs décennies.

 

Vous l’aurez compris, la construction d’une maison bioclimatique demande un travail de préparation minutieux, souvent réservé à un professionnel (architecte spécialisé) ou bien à des passionné(e)s auto-constructeurs. Ces derniers, de par leur implication et leur créativité dans l’élaboration de maisons bioclimatiques dans le monde, ont souvent été des moteurs de cet habitat économe et confortable.